Salaün
Magazine
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L
es quotidiens de Qingdao ne sont pas
livrés dans les containers du port.
L’Amarok et le Defender n’auraient
de toute façon pas pu le lire, ce journal du
matin où il figure en première page…en
héros. La «Une » du journal régional, au
nom imprononçable, tiré à plusieurs mil-
lions d’exemplaires, ouvrait sur « L’arrivée
des héros du grand raid Brest-Qingdao ».
Malgré ses quatre raids au compteur, Jean
n’en revient pas. Jamais on n’avait réservé
un tel accueil aux véhicules arborant les
couleurs de Salaün Holidays. Il faut dire
que Brest et Qingdao, deux grands ports,
sont copains comme cochons et suivent
de près leurs projets de développement
respectifs. Mais les pensées de « Boris »
l’Amarok et de son compagnon le Land
Rover, baptisé « choupette » par Jean pour
titiller son pilote, sont bien loin des fêtes
maritimes de Brest 2012 et des Floralies
2014 de Qingdao, qu’évoquent les deux
maires et l’équipage du raid lors d’un
somptueux repas.
Après les Météores et le mystérieux mont
Athos, en Grèce, la chaleur de deux nuits
passées à Istanbul, puis Ankara, Boris
pique un phare en se revoyant englué
dans la croute rugueuse des rives d’un
lac salé sur la route de Cappadoce. Dans
le rétroviseur, on devine les deux Jean,
Lallouët et Beverragi, Didier, Igor, Mert
et Yann qui s’affairent autour du treuil…
La Cappadoce. Un nom magique qui suscite des images de paysages
étonnants, plantés là par un architecte facétieux, dans lesquels se cô-
toient des montagnes majestueuses et colorées et, ici et là, des sculp-
tures qui constituent une sorte de Disneyland réussi, sans vulgarité. La
réalité est mille fois plus belle, mille fois plus impressionnante. Pour
découvrir ce grand parc naturel, notre base de Nevsehir est idéale. La
ville est la porte d’entrée aux différents circuits qui parcourent un terri-
toire peu étendu, mais qui tourne bien vite au labyrinthe. Parc naturel,
la Cappadoce n’est pas pour autant un endroit fermé. Chaque année,
des dizaines de milliers de visiteurs s’y précipitent, sans que cela soit
réellement pesant. D’abord parce que les richesses du site sont tel-
lement immenses et variées que si l’on se marche sur les pieds c’est
qu’on le veut bien. Chaque petite ville – Uchisar, Urgup, Göreme… –
possède son propre patrimoine ; chaque vallée offre ses particularités :
des habitations troglodytes, des cheminées de fée, des citadelles
aménagées par l’homme dans des massifs déjà préparés pour ce rôle par
la nature, des couvents ou des petites églises cachées dans des rochers
anonymes… Ensuite, parce que la Cappadoce n’est pas un musée. Elle
déborde de vie. Les champs y sont cultivés, les vergers et les vignes
soignés ; d’immenses salles creusées dans la roche servent de chambres
froides pour les citrons, conservés dans des conditions idéales de tempé-
rature et d’hygrométrie et à des coûts imbattables.
Pour découvrir ce monde merveilleux, le visiteur a plusieurs moyens à
sa disposition : depuis les montgolfières qui, dans le silence du matin,
par dizaines, survolent les crêtes et les vallées, jusqu’à la bonne paire
de chaussures de randonnée, en passant par le cheval ou plus prosaï-
quement, le car. Nous, nous avons tout simplement choisi nos deux 4x4.
Pendant toute la journée Boris et Choupette s’en sont donné à cœur joie
dans les petits chemins, les sentes secrètes qui, à l’écart des routes,
conduisent jusqu’à des points de vue à d’autres inaccessibles.
Précision importante : ces escapades se font en toute légalité sur des
parcours répertoriés et bien définis, qui préservent la nature.
Extrait du carnet de route >>>>> >>>>> >>>>> >>>>> >>>>> 21 mai. TURQUIE : LA CAPPADOCE
En haut,
«cheminées de
féees» typiques
du paysage de la
Cappadoce. En bas,
les citrons cultivés
localement
sont conservés
dans des grottes
naturelles où la
température est
idéale.
A 150 kilomètres d’Ankara s’étend le plus grand lac
salé de Turquie, le lac Tuz Golu, une véritable mer qui
donne envie d’approcher sa rive pour immortaliser un
aussi beau moment par une photo.