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Salaün

Magazine

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dossier

spécial

|

république

dominicaine

P

our comprendre la culture dominicaine, il faut impérative-

ment visiter la capitale, Santo domingo. D’autant qu’une

récente autoroute relie la ville à Punta Cana, en deux bonnes

heures. Avec plus de trois millions d’habitants (un tiers de la

population), Santo domingo n’a rien d’une ville caribéenne

nonchalante ! Le Malecon – le boulevard qui borde la mer

sur une douzaine de kilomètres – est étouffé par un déluge

de klaxons. Dans la ville nouvelle, la place de la Culture

ne désemplit pas. Quelques maisons coloniales côtoient

des immeubles “repeints” par les publicités pour des bois-

sons gazeuses ou de la bière ; les rues sont “décorées” de fils

électriques… Et pourtant, le charme agit ! La vi

e

tropicale,

bruyante et colorée, s’y vit de trottoirs en trottoirs, noirs de

monde dès la moiteur du crépuscule. Chaque soir, on danse

dans les bars au son des pétarades des motoconchos (les moto

taxis locales). On joue aussi aux dominos ! Les Dominicains

en pincent pour ce jeu de société populaire, que l’on pratique

entre enfants chez nous, mais qui est ici un “sport” de grands.

Partout, à l’ombre des flamboyants, sur les places des villages

ou dans les bars rafraîchis par des ventilos à bout de souffle,

ils se retrouvent pour des joutes passionnées. Mais atten-

tion : les dominos sont un jeu machiste ! Seuls les hommes

jouent, et parfois parient. Et pour affirmer leur virilité, ils ne

manquent jamais de faire claquer les dominos lorsqu’ils les

placent sur le plateau de jeu !

Rien à voir pourtant avec le “vrai” sport national : le “beis-

bol”, comprenez-le… base-ball ! Dans l’île bercée par les in-

fluences américaines, c’est une véritable religion. Au point

que les joueurs dominicains rivalisent avec ceux américains,

à l’instar de Alexis Martinez ou encore de Sammy Sosa –

le Zidane local –, qui a joué dans l’équipe des White Sox

de Chicago… Autre tradition, plus discrète celle-là mais qui

anime les villages chaque week-end : les combats de coqs, à

l’issue fatale, organisés dans des arènes en forme de hutte.

Plus qu’une distraction survoltée, c’est pour beaucoup l’oc-

casion de parier et de s’enrichir un peu. Les pesos gagnés se-

ront vite dépensés au “car wash”, une autre institution, tou-

jours jumelée avec un bar-restaurant et une piste de danse. Y

laver sa voiture n’est que le prétexte à déguster un sancocho

(ragoût de sept viandes) en famille ou à faire des rencontres,

au son endiablé des danses locales, le merengue et la bachata.

En haut, à gauche : café de rue à Santo

Domingo.

En haut, à droite : Santo Domingo. s’est

équipé du premier métro des Caraïbes.

En bas, à gauche : la Forteresse Ozama.

En bas, à droite : le désormais célèbre

sourire dominicain.