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Salaün

Magazine

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dossier

spécial

|

république

dominicaine

fondé par les Portoricains venus travailler dans les planta-

tions voisines. Mais çà, c’était avant ! Avant que le tourisme

ne donne à Bayahibe une autre dimension, plus internatio-

nale celle-là… Certes, entre les maisons en bois colorées et

les petites rues en terre ou pavées, il y règne toujours une

nonchalante ambiance tropicale. Et il est toujours possible

d’y apercevoir quelques pêcheurs, ramenant le fruit de leur

matinée de travail ou réparant leurs filets. Mais de presti-

gieux hôtels ont pris racine le long des plages et la baie est

désormais envahie par les lanchas, ces bateaux à fond plat

qui embarquent les touristes vers les îles.

Parmi elles, Saona, plantée à quelques milles au large. On

peut aussi la rejoindre lors d’une excursion en catamaran,

bien plus décoiffante. Quelques gros nuages moutonnent au

loin, guirlande décorant le ciel comme pour mieux accom-

pagner le départ… Une petite brise se lève, c’est l’heure de

lever la grand-voile et de filer sous le vent ! À bord, l’équi-

page chauffe l’ambiance. Avec le rhum qui coule à flots (mais

toujours avec modération !) et la sono à fond, même les plus

timides se font emporter par la vague festive qui submerge le

voilier. À mi-parcours, le catamaran jette une première fois

l’ancre sur les hauts-fonds sablonneux de la “piscina natural”.

À 200m du rivage, ils sont tapissés d’étoiles de mer. Dans ce

“lagon” en pleine mer, où la profondeur ne dépasse pas 1,5m,

il est coutume de se baigner, de boire un verre aussi, immergé

jusqu’aux épaules dans des eaux cristallines. Fort heureuse-

ment, un peu plus loin, elles sont protégées des baigneurs,

car le site est intégré au Parque Nacional del Este, 400 km² de

maquis sauvages bordés de palétuviers, de plages où nichent

plus d’une centaine d’espèces d’oiseaux. Alors que batifolent

au large des dauphins, parfois des lamantins…

La navigation se poursuit ensuite jusqu’aux doux rivages de

l’île de Saona. Avec ses plages farineuses, ses cocotiers ébou-

riffés et ses eaux qui chavirent entre le bleu menthe à l’eau

et le turquoise selon la profondeur, elle est un pur cliché ca-

raïbe. Lunettes de soleil obligatoires tant le sable est éblouis-

sant ! Ici, la tradition du barbecue est tenace, les pieds dans

le sable. Au menu : poulet grillé et travers de porc, ananas

juteux et mangues goûteuses. Le ventre plein, on file ensuite

jusqu’au village de Mano Juan. Là, construites à même le

sable, des cabanes de pêcheurs rose bonbon ou vert pistache

abritent boutiques improvisées, cafés animés et restaurants

décontractés où l’on se délecte de langoustes. Le paradis sur

terre ! Le retour à Bayahibe en fin de journée est tout aussi

riche en couleurs. En bons professionnels, les vendeurs de

souvenirs savent que les rires sonores qui résonnent au large

annoncent l’arrivée des touristes. Ils se bousculent à la des-

cente des bateaux… Ici un paréo coloré, là-bas un tableau

naïf, plus loin un coquillage géant… C’est un joyeux bazar

caribéen !

À gauche : Alto de Chavon, village italien reconstitué où l’on ensigne l’art, la mode et la musique.

À droite, en haut : sur toutes les plages, les boutiques de souvenirs et surtout de peintures naïves sont légions.

À droite, en bas : la cathédrale Notre-Dame de Altacrazia à Higüey.