Salaün
Magazine
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reportages
d
’
ici
et
ailleurs
|
le
transsibérien
hutongs, sont désormais protégés. Je retrouve avec plaisir
le paradoxe pékinois qui consiste à traverser d’immenses
jardins arborés, comme le parc Beihai ou celui qui jouxte le
magnifique Temple du ciel, dans une ville débordante de pé-
riphériques et de boulevards interminables. L’ambiance des
rives des lacs Quinghai et Houhai, bordées de bars à musique,
de restaurants et de boutiques d’artisanat est à la fois cosmo-
polite et chinoise. D’ailleurs parler de quartier touristique en
Chine n’a pas le même sens que chez nous, car les premiers
touristes sont les Chinois eux-mêmes : parmi le 1,4 milliard
d’habitants que compte le pays, ceux qui n’ont pas encore
visité le mausolée de Mao, fait une balade en pousse-pousse
dans les hutongs ou mangé une glace au bord des lacs ur-
bains sont légion !
Ce n’est pas au bar du Transsibérien que nous dînerons ce
soir mais à même le trottoir sur de minuscules tabourets.
Les Chinois qui grignotent dans cette gargote située derrière
un grand boulevard, comme on en trouve partout en Chine,
s’amusent de notre présence. Ils se mettent en quatre pour
traduire nos commandes. Les brochettes de viande et de lé-
gumes s’abattent en escadrille sur nos tables, l’air est chaud et
les sourires sont sur toutes les lèvres.
Le dernier jour de ce grand périple sera consacré à la Grande
Muraille qui court sur près de 6700 km. Le soleil s’obstine à
illuminer les collines des environs de Pékin, et la randon-
née à flanc de muraille est un régal. Grisés par les points de
vue spectaculaires qui s’offrent à notre caméra, nous optons
pour la grande boucle, celle qui nous promet des à-pics ver-
tigineux. Les marches s’agrandissent au fil du parcours pour
former un escalier géant d’une déclivité inouïe. Mes genoux
me supplient de retourner dans le Transsibérien, mais le spec-
tacle renforce notre ardeur. La muraille, celle-là même que
j’avais entrevue à une autre occasion, sous la pluie et dans
une brume épaisse, est sortie du bois.
Au terme de ce voyage, elle m’apparaît comme un de ces obs-
tacles à la fois grandioses et terribles construits par l’homme
pour s’empêcher de circuler librement par-delà les royaumes,
les nations et les empires. En jetant un dernier regard sur les
environs de Pékin, je pense aussi aux milliers d’hommes et
aux femmes qui, dans un mouvement inverse ont œuvré à
relier l’Europe à l’Asie par le train. Leur utopie, quels qu’en
furent les ressorts forcément contradictoires, est devenue
réalité, mais pour les voyageurs dumonde entier, elle reste un
rêve qui a pour nom Transsibérien.
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sur le site
www.salaun-holidays.com .Page de gauche : changement des essieux du train, à la frontière chinoise.
Page de droite : dans le cœur historique de Pékin, des kilomètres de ruelles
abritent une vie bouillonnante, dominée par le commerce, un art dans lequel
les Chinois excellent.
L’ambiance des rives des lacs
Quinghai et Houhai, bordées de
bars à musique, de restaurants et
de boutiques d’artisanat est à la fois
cosmopolite et chinoise.
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