Salaün Magazine
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Karasjok aurait mérité une halte plus posée.
C’est la capitale des Lapons norvégiens. Nous y
sommes arrivés de nuit. Nous en repartirons de
même. Sans avoir connu autre chose qu’un
excellent dîner dans une maison de bois. Serrés
autour d’un feu de bois de bouleau, pour
savourer une truite fumée et un bon morceau
de renne avec une sauce aux airelles.
Mais cette journée qui nous attend sera longue.
Objectif : Mourmansk. La route nous conduit
d’abord jusqu’à Kirkenes. C’est un port de pêche
principalement occupé par des chalutiers et des
caseyeurs russes venus de Mourmansk. Il y
trouve là une meilleure base de pêche. Les
bateaux portent pourtant la marque des
terribles conditions de leur travail. Sur les ponts,
la glace s’y bat avec la rouille. Ici, le métier de
marin est rude.
Un peu plus amont du port, l’express côtier, qui
nous a transportés la veille, est là. Amarré à un
quai dans une eau qui gèle. Sa coque porte les
traces du froid qui a accompagné les derniers
milles de son long parcours. C’est son terminus.
Dans la soirée, il repartira vers le sud. Au total,
son périple, aller et retour, de ports en stations,
d’îles en îles, aura duré 11 jours. Ou plutôt
11 nuits.
Pour le retrouver, depuis Honningsvåg, par la
route, nous avons quitté la Norvège et fait une
petite incursion en Finlande. Un grand désert
blanc dont les rennes sont les rois. Animaux
capricieux et craintifs que les Samis sont les seuls
à dominer. Les troupeaux, dispersés dans la
neige et la toundra, marqués de différentes
couleurs de peinture, retrouveront leurs maîtres
en des jours meilleurs. Pour l’heure, ils vivent
leur vie est libre et leur seul ennemi est la route
et ces dangers mortels.
La frontière russe est à une dizaine de
kilomètres de Kirkenes. Les douaniers
norvégiens se fichent du tiers comme du quart
de ce qui vous pousse à passer la barrière. Et les
Etape 7 - Lundi 7 février : Karasjok / Kirkenes / Mourmansk (560 km)
Mourmansk, c’est pas le
port d’à côté…
Les rennes sont les rois de la Laponie.