SALAUN Magazine n°4 - page 22

Quelques lignes pour vous raconter –comme
promis – notre montée au Cap Nord.
Donc, quand on débarque à Honningsvåg, on
est à une trentaine de kilomètres du Cap Nord.
Rien, quoi. Sauf qu’en hiver les kilomètres
perdent leur sens. Et que les Norvégiens, qui, de
manière générale, ont un humour d’élan
affamé, ne plaisantent pas avec la sécurité.
Aventuriers et plaisantins doivent se soumettre
à la règle : on ne peut monter là-haut qu’en
autocar et en convoi. Et pour les derniers
kilomètres, c’est un camion chasse-neige qui
ouvre une route, il est vrai, particulièrement
dangereuse. Avec des pentes abruptes qui
surplombent la mer sans aucune rambarde de
protection. Et si la glace est – comme disent les
locaux – “d’acier“ et que le vent s’en mêle, c’est
plus du tout la route du Mont-Saint-Michel.
Pas même de Brasparts.
A la sortie du bateau, l’ordre était clair : vous
montez dans un car.
Michel Salaün adore les cars. C’est sûr. De là à lui
faire admettre qu’il devrait abandonner pour
quelques kilomètres – qu’il avait déjà grimpés
au volant de l’un de ses propres cars – une
voiture qui venait de Brest… L’intervention des
troupes d’élite de l’armée norvégienne n’étant
pas envisageable et quelques excellentes
relations dans le monde du tourisme local, on
nous accorda la permission de suivre le convoi
de six autocars mobilisés ce jour-là pour les
passagers excursionnistes de l’Express Côtier. Et
cela après un sérieux briefing du chef de convoi.
Vous suivez, vous ne vous arrêtez pas et vous ne
faites pas le genre 120 à l’heure avec dérapages
contrôlés et figures de voltiges sur glace.
Conscient de l’enjeu, Michel avait pris la tête
d’un candidat au permis de conduire.
Le reste fut un grand moment de loufoquerie.
Cap Nord
la Terre y perd la boule
Salaün Magazine
l
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Un globe gagné de haute lutte.
Le petit port de Honningsvåg
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