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iran
Salaün
Magazine
| Page 70
En haut à gauche :
sur le pont-barrage
de Khaju, les
habitants d’Ispahan
se rassemblent le soir
pour “écouter le bruit
de l’eau”.
Eh haut à droite : le
pique-nique est l’activité
sociale la plus prisée
des Iraniens! C’est
un grand moment de
convivialité auquel
les étrangers sont
spontanément et
naturellement invités à
s’associer.
UN JEUDI SOIR
À ISPAHAN
Le jeudi soir est aux musulmans ce que le samedi soir est aux
chrétiens : la veille d’un jour chômé, un moment de détente et
de fête.
Pour les Ispahanais, c’est l’occasion d’une promenade en
famille dans quelques lieux féériques de cette ancienne capitale
du royaume perse, dans un décor des mille et une nuits.
Ils sont ainsi des milliers à se retrouver au pied des arches du
pont-barrage de Khaju, sur la rivière Zayandeh Rud. Là, serrés
sur les éperons, au bord des déversoirs qui laissent passer le
courant, “ils écoutent le bruit de l’eau”. Pendant des heures,
en silence. Comme s’ils ne voulaient pas laisser une seconde
précieuse comme une goutte d’eau dans un désert. Il est
vrai que dans quelques jours, le barrage qui bloque la rivière
quelques kilomètres en amont sera fermé pour permettre le
remplissage de la réserve d’eau qui alimente la ville.
Le réchauffement climatique et la sécheresse sont venus
rappeler à Ispahan qu’elle était une oasis fragile au cœur d’un
désert menaçant.
D’autres familles iraniennes préfèrent se retrouver sur la place
Naghsh-e Jahan, l’une des plus majestueuses du monde avec
ses palais, sa grande mosquée, ses jardins verdoyants et ses
fontaines généreuses.
C’est un endroit de rêve pour se livrer à une des passions des
Iraniens : le pique-nique ! On choisit un petit coin d’herbe, on
déroule les tapis, on allume le réchaud pour le thé… Et on se
laisse fondre dans la nuit qui, petit à petit, donne toute sa
grandeur à cette place scintillante comme un diamant, sous
ses illuminations.
Demain, la ville, tranquille et silencieuse, s’offrira une grasse
matinée.
Ci-dessus : au pied de la mosquée de l’Imam,
les soirées d’ispahan s’écoulent paisiblement...