à
découvrir
|
le
pays
basque
Salaün
Magazine
| Page 76
le symbole guggenheim
C’est un étrange bâtiment, aux airs de poisson géant avec
ses écailles de titane et de verre, ou de navire échoué sur les
rives du Nervion, qui symbolise le mieux la résurrection de
Bilbao. Au début des années quatre-vingt-dix, les Basques
parviennent à convaincre la fondation Solomon Guggen-
heim pour qu’elle installe son antenne européenne à Bilbao.
D’autres villes, plus touristiques, étaient pressenties, mais la
capitale de Biscaye fait un pont d’or pour accueillir ce musée
d’art moderne et contemporain qui est aujourd’hui devenu
son emblème et est l’un des sites les plus visités de la pénin-
sule Ibérique. Les chercheurs parlent d’ailleurs “d’effet Gug-
genheim” pour évoquer l’impact d’un équipement culturel
majeur sur la revitalisation d’une ville.
Plusieurs œuvres sont exposées en extérieur, les plus célèbres
étant
Maman
, une araignée créée par Louise Bourgeois, ou
le fameux
Puppy
de Jeff Koons, un énorme chien végétali-
sé. Conçu par Frank Gerhy et inauguré en 1997, le bâtiment
du Guggenheim est en soi une œuvre d’art. Un vaste atrium
central permet d’accéder au dédale de pièces et d’étages où
alternent expositions temporaires et œuvres de la fondation
Guggenheim, ces dernières voyageant régulièrement entre
les différents musées que gère cet organisme dans le monde.
Le Guggenheim propose quatre à six expositions par an,
toutes très éclectiques et portant principalement sur l’art du
xx
e
et du
xxi
e
siècle.
saint sébastien
,
la balnéaire
Après Bilbao au charme britannique, passons à Saint Sébas-
tien, Donostia en basque, situé à quelques kilomètres de la
frontière française et surnommé le “petit Monaco”. La ville
s’est développée au pied du mont Urgull, qui domine la baie
et la grande plage de la Concha, l’une des plus réputées de la
péninsule Ibérique. Plusieurs fois détruite, Saint Sébastien
a été longtemps une ville forteresse, accueillant l’escadre
espagnole qui défendait le golfe de Gascogne. Une dernière
fois ravagée en 1813 par les Anglais, Saint Sébastien connaît
un spectaculaire développement au
xix
e
siècle, particuliè-
rement dans les années 1880, lorsque la reine régente Ma-
rie-Christine y emmène la cour tous les étés. C’est elle qui fait
construire le palais Miramar, l’un des symboles de la ville.
ambiance belle époque
La ville devient une station balnéaire à la mode qui rivalise
avec Biarritz, sa jumelle à une quarantaine de kilomètres plus
au nord. Les palais, les thermes, les hôtels, les villas colo-
nisent le littoral autour de la Concha et du fleuve Urumea.
Son casino – qui fait désormais office d’hôtel de ville – attire
des célébrités dumonde entier à partir de 1914, l’Espagne res-
tant neutre pendant la Première Guerre mondiale. On y croise
alors l’espionne Mata Hari, le révolutionnaire Léon Trotski,
le musicien Maurice Ravel… Saint Sébastien en conserve de
nombreux monuments Arts déco qui lui procurent une am-
biance Belle Époque à la hauteur de son autre surnom de
“Paris du Sud”.
Épargnée sous le franquisme, le régime en faisant la sta-
tion d’été du gouvernement, Saint Sébastien connaît une
urbanisation importante en périphérie à partir des années
cinquante. Malgré la dictature, la ville conserve un certain
rayonnement culturel avec la création, en 1953, du presti-
gieux Festival de cinéma. Son Festival de jazz est également
l’un des plus renommés d’Espagne. En 2016, elle a été capi-
tale européenne de la culture.
culture et gastronomie
Les visiteurs qui ne viennent pas que pour l’immense ma-
gasin Zara, l’un des plus importants du groupe et pris d’as-
saut par les Français, ne manquent pas d’apprécier le charme
des ruelles étroites de la vieille ville, avec ses nombreux bars
et restaurants – idéal pour goûter aux spécialités de la gas-
tronomie basque, à base notamment de produits de la mer.
Ne pas manquer les
chipirons
, ces petits poulpes qui s’ac-
commodent de diverses manières, surtout avec leur encre,
et les fromages traditionnels, élaborés dans les montagnes