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Salaün

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comme manchots

Lions, éléphants, rhinocéros, girafes, gazelles, zèbres,

autruches, singes… la faune d’Afrique du Sud correspond bien

aux idées que l’on se fait sur les animaux des pays chauds. Sauf

qu’au sud du sud, il est un hôte plus surprenant, lemanchot

du Cap. La plus importante des deux colonies sauvages a

pris ses quartiers sur Boulders Beach dans la jolie station

balnéaire de Simon’s Town. À 35 kmsud-est de la ville du Cap,

ces oiseaux que l’on imaginerait plutôt s’amuser à glisser sur

la banquise de l’Antarctique s’épanouissent sans se soucier

des regards amusés des curieux. Pour assurer la tranquillité

desmanchots, une passerelle de bois guide les visiteurs entre

dunes et rochers jusqu’à une plateforme en surplomb de la

plage. Les “oh” de surprise semêlent aux cliquetis des appareils

photo pour tenter de saisir des scènes de leur vie quotidienne.

Indifférentes, les petites redingotes noir et blanc se dandinent

à la Charlot, se séduisent à laMarylin, se chamaillent à la

Rocky, se défient à la nage à la Tarzan… un vrai cinéma en

plein air qui accroche de larges sourires sur les visages des

simples humains, bien plusmaladroits, voiremanchots, que

ceux qu’ils observent. Depuis le port de Simon’s Town, tout

proche, des sorties en kayak demer permettent d’aller les

observer côté océan pour un autre regard voyeur et attendri.

comme

phoques

C’est une autre sortie animalière incontournable de la région

du Cap. Hout Bay, à 15 kmde lamétropole, est un port de

pêche traditionnel devenu célèbre par sa colonie de phoques.

Par centaines, ils lézardent sur l’îlot de Duiker Island que l’on

rejoint lors d’unemini-croisière de remontée de ce fjord naturel.

Demultiples bateaux attendent les touristes au port où l’on

n’échappe pas à des autochtones ayant amadoué un de ces

phoques pour surgir de l’eau au lancer d’un poisson. Contre

quelques rands, ils acceptent une photo. Mais le réel plaisir

est de rallier l’îlot alors que se découpent sur chaque rive des

paysages typiques, ici de vignes, là de landes sauvages. Et

en premier lieu, The Sentinel, un promontoire rocheux auquel

chacun s’amuse à trouver une forme humaine ou animale.

À l’arrivée auprès de Duiker Island, le bateau se laisse dériver

autour du grand rocher. Aumilieu du champ d’algues, les

premières têtesmoustachues émergent. Les phoques sont

là sur le caillou, plus paresseux les uns que les autres, avec

pour seul souci de pousser à l’eau le voisin afin de gagner

plus d’espace de farniente. Quelques instants de nage et

le rejeté remonte par un autre bout. À unmoment du tour,

arrivera forcément un relent de chlore et autres parfums

chatouilleurs de nez issus des urines et déjections des

bestiaux alanguis. Il est temps de rentrer et, hasard d’une

animation locale, une fanfare colorée et déjantée est là pour

nous accueillir en descente sur le quai protégé de vieux

pneus. On est en Afrique du Sud, vous êtes sûrs ? Eh oui.

M

P