Salaün
Magazine
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reportages
d
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et
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ailleurs
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cuba
les « Indes ». Louis de Clouet rameute ses amis français de
Louisiane, Haïti et Bordeaux, enrichis par la traite d’esclaves
ou le sucre, pour venir s’y installer. Un plan de rues à angles
droits à l’américaine est établi, avec de larges avenues pour
pouvoir y construire de belles maisons à colonnades et assu-
rer l’hygiène de tous. C’est ce décor empli d’élégance et de
tons pastels que l’on admire aujourd’hui dans Cienfuegos,
au nom du gouverneur général de Cuba, qui fut finalement
donné à La Colonia vingt ans après sa création. Se placer
au centre du Parque José Marti, le héros de l’indépendance
de Cuba, et tourner à 360° sur soi-même permet d’englober
en un seul regard circulaire l’infini esthétisme néoclassique
du centre historique, de l’Arc de triomphe au Palacio de Go-
bierno en passant par la Catedral de la Purísima Concepción
et surtout le Teatro Tomás Terry, avec sa belle façade et son
étonnante salle mi à l’italienne, mi à la française. Mais Cien-
fuegos n’a pas oublié qu’elle fut à ses origines une forteresse
pour lutter contre les raids des pirates des Caraïbes. Direction
donc le bord de mer par ses ramblas bordées de boutiques où
vous croiserez unmarcheur immobile, BennyMoré. Sa statue
grandeur nature en simple promeneur symbolise l’attache-
ment de tous les Cubains à ce fils de la ville, musicien et
chanteur adulé, mort en 1963 mais toujours présent dans les
cœurs. Nous voici donc arrivés à Punta Gorda, le quartier
maritime. Au long de l’avenue, les palais les plus délurés des
riches planteurs rivalisent à attirer l’œil du passant éberlué.
Jusqu’au Palacio de Valle, construit de 1912 à 1917 par un
Espagnol des Asturies dans un foisonnement de styles, ro-
man, gothique et mauresque, et devenu casino et haut lieu
des nuits chaudes sous Batista. Depuis sa jolie terrasse s’offre
une vue éblouissante sur la baie, à admirer en sirotant un
cocktail au son d’un orchestre local. Pour accueillir la foule
de joueurs, un hôtel de béton fut construit à ses côtés à la fin
des années cinquante, mais ne pourra ouvrir quand Castro,
nouveau maître, annoncera la fermeture de tous les casinos
de l’île. Fidel y sera pourtant un des premiers clients, et la
chambre n° 614 du désormais hôtel Jagua porte une plaque
marquant l’événement. Nous y avons dormi. C’était bien... à
la cubaine, bien sûr. Juste ce qu’il fallait pour parachever ce
périple enchanteur sur la route du Sud.
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