Salaün
Magazine
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pacte, en juin 1941, la vieille forteresse
se retrouva une nouvelle fois en première
ligne devant les panzers allemands. Trop
faible et mal armée, la garnison livra
toutefois des combats héroïques et d’une
rare violence et ne céda qu’après plusieurs
jours de siège, le 8 juillet 1941. Elle ne
sera reprise que trois ans plus tard par les
troupes de l’Armée rouge.
Honorée du titre de « Forteresse héros »,
l’édifice, soigneusement entretenu, abrite
un musée de la guerre et un surtout un
impressionnant mémorial qui maintient
présent le souvenir de cet épisode, à la
fois tragique et glorieux.
L’autre grande attraction de la région se
situe à soixante-dix kilomètres au nord
de Brest. Il s’agit du parc national de
Bialowieza, dont une partie s’étend sur
la Pologne, et qui protège la dernière
grande forêt primaire d’Europe. Plus
de 120 000 hectares qui constituent un
royaume pour des milliers d’espèces
végétales et animales. Ici les arbres mul-
tiséculaires peuvent continuer à défier
avec sérénité le temps et à constituer un
abri sûr et généreux pour 600 espèces de
champignons, 300 espèces d’oiseaux et
des milliers d’animaux différents, dont
certains – comme le lynx ou le bison
d’Europe - ont trouvé là la protection
nécessaire à une survie menacée.
La présence de l’Homme y est cantonnée
à une sorte de grand complexe touristique
dont le principal intérêt réside dans un
musée de la nature particulièrement réussi
et instructif. Les locataires les plus pres-
tigieux et les plus imposants de la forêt
François Cuillandre, maire de Brest et Michel Salaün se recueillant en compagnie de
leurs hôtes biélorusses devant le mémorial de la forteresse de Brest.
Une différence cultivée
A
ncienne république de l’URSS, indépendante depuis 1990, la Biélorussie est un pays
réellement différent de sa grande voisine. Et sa population cultive avec fierté cette dif-
férence que le visiteur qui connaît la Russie ne tarde pas à mesurer lui-même. « C’est vrai,
explique Vladimir Chernov, que nous sommes différents des Russes. En raison de notre posi-
tion géographique, nous sommes plus tolérants. La taille de notre pays, sa faible population
nous amènent aussi à rester modestes. Enfin, la Biélorussie est un pays moins violent que la
Russie. Notre énergie, nous la conservons pour trouver la force de reconstruire notre pays,
dont l’Histoire est particulièrement tourmentée. »
François Cuillandre et Vladimir Chernov,
maires de Brest (s) !