C’est sous un ciel bleu lumineux et un soleil qui
fait le beau mais ne fait pas grimper le thermo-
mètre que nous quittons Moscou. Sans trop de
difficultés. En quelques minutes, nous échap-
pons aux gigantesques embouteillages qui
paralysent quotidiennement Moscou et nous
nous retrouvons sur une route plus calme qui
mène à notre première étape sur le circuit du
fameux Anneau d’Or.
A Serguiev Possad, on prend immédiatement la
mesure de la richesse de ces quelques villes qui
forment l’Anneau d’Or. L’immense monastère
consacré à Saint-Serge, le saint patron de la
Russie est imposant par sa taille, mais aussi par
la richesse architecturale des différentes églises
édifiées sous la protection de murailles qui rap-
pellent que ces édifices religieux avaient aussi
une vocation militaire bien affirmée. Le Monas-
tère Saint-Serge, construit en 1340, a, tout au
long de son histoire, résisté à des invasions
diverses, notamment celle des Tatars mongols.
C’est d’ailleurs Ivan-le-Terrible lui-même qui en
fit une véritable place forte.
Ce riche passé, la personnalité de son fondateur
et ses dimensions imposantes lui ont valu le titre
de « Vatican » russe.
La deuxième étape de cette première journée
sur l’Anneau d’Or nous conduit jusqu’à Rostov.
La petite ville, aux allures de bourgade rurale,
semble endormie au bord du lac Nero, qu’elle
domine. En cette fin de journée, le soleil d’hiver
met en valeur les deux trésors de la ville : le
grand monastère Saint-Jacob et l’immense
kremlin qui fait le cœur de Rostov et qui abrite
une église aux coupoles d’une rare élégance.
La journée s’achève déjà. Mais elle nous
ménage, avant de plonger dans la nuit, un spec-
tacle d’une beauté quasi mystique : le soleil et
la lune éclairant le lac Nero figé dans la glace. Il
n’y a pas un bruit. Moscou est déjà bien loin.
Serge règne
sur un Vatican
Rostov-le-Grand
Le kremlin de Rostov-le-Grand
Le monastère de la Trinité Saint-Serge à Serguiev-Possad
Le Grand Raid Volga
Salaün Magazine
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