Sur la route de Samara,
le dessert était de glace
Que du bonheur ! Cette journée de route à
destination de Samara ne nous a offert que du
bonheur.
La distance raisonnable – 350 kilomètres – et le
beau temps – un grand soleil – nous ont laissé le
temps de profiter d’une matinée frisquette à
Kazan. Et de revoir de jour le kremlin que nous
avions découvert de nuit, la veille. Les flèches
élancées de la grande mosquée ont toujours la
même grâce aérienne et apparaissent même
encore plus élégantes sans une illumination
nocturne un peu trop envahissante.
A 70 kilomètres, nous avons un nouveau rendez-
vous important avec la Volga. C’est là que la
Kama, l’un de ses principaux affluents, vient la
rejoindre et mêler ses eaux aux siennes, dans un
immense lac – le lac Kouïbychev – large d’une
quarantaine de kilomètres. Impressionnant. On
dit même qu’à partir de ce confluent, la Volga
devrait perdre son nom au profit de celui de son
affluent, dont le débit est plus important que le
sien. Mais on ne débaptise pas un mythe pour
quelques m
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d’eau. La Volga reste la « Mère » de
tous les Russes.
La route traverse une immense plaine enneigée,
pour cèder ensuite la place à une forêt qui a
laissé à la neige les ombres suffisantes pour se
glacer solidement et se faire oublier des
déneigeuses. C’est un miroir sur lequel les pneus
cloutés font merveille. 50 kilomètres de plaisir
de conduite dans une nature totalement vierge,
sans aucune circulation. Le Kazakhstan n’est pas
loin.
Il fait déjà nuit quand nous arrivons à Samara et
le vent lève sur la neige amassée des poussières
d’étoiles qui scintillent dans la lumière de nos
phares. Les derniers kilomètres sont longs.
Samara est une ville qui a pris toutes ses aises le
long de la Volga et s’étirent comme une nuit
sans sommeil.
Salaün Magazine
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Après Kazan, les routes étaient verglacées