COUSINS
COMME CAJUNS
Au printemps 2017, Breizh Amerika, une association œuvrant pour le
rapprochement de la Bretagne et des États-Unis, était de retour en Louisiane
pour célébrer la fête de la Bretagne en Louisiane. Après plusieurs concerts
mémorables dans la célèbre Bourbon Street et plusieurs pubs du Vieux Carré
de la Nouvelle-Orléans, le collectif mis en place par Charles Kergaravat, un
Breton originaire de New York, a mis le cap vers le sud-ouest de la Louisiane
et le pays Cajun. Pour les cajuns, cette visite revêtait une importance
particulière au vu du destin comparable du français en Louisiane et du breton,
une des langues minoritaires de l’hexagone. “Nous avons souvent la visite
de francophones, explique Michael Vincent, du Comité de développement
de la langue française en Louisiane (Codofil), et c’est toujours un plaisir, il y a
toujours un côté festif. Mais, avec les Bretons, c’est différent, il y a une vraie
compréhension mutuelle, quelque chose de profond qui vient de notre histoire
et de notre combat pour garder notre langue et notre culture vivantes.”
Longtemps stigmatisé et même interdit dans l’enseignement, le français cajun
descend à la fois de la langue des premiers colons et de celle des Acadiens
réfugiés en Louisiane. Toujours fragile – il n’est parlé que par 4 % de la
population –, il jouit désormais d’un plus grand soutien politique et populaire.
Dans tout le pays, des écoles en immersion, en partie financées par la France
et l’État de Louisiane, permettent aux plus jeunes d’apprendre une langue
dont la transmission s’est largement interrompue au cours du XX
e
siècle. En
conséquence, la grande majorité des locuteurs de langue maternelle ont plus
de 70 ans. Depuis les années soixante-dix, grâce aux efforts du mouvement
cajun et du Codofil, la langue connaît cependant un véritable renouveau.
En haut, à gauche et à droite : la ville de Lafayette,
capitale du pays cajun s’anime pendant le festival
international, grand rendez-vous de la culture cajun.
Au milieu, à gauche : une place au cœur de Lafayette où
les enfants viennent se rafraichir dans la fontaine et où ont
lieu nombre de manifestations associatives ou festives.
Au milieu, à droite : le maire de Lafayette fait citoyens d’honneur
de Lafayette les membres du Breizh-Amerika Collective.
En bas : le français cajun regorge d’expressions imagées
particulièrement aux oreilles des locuteurs du français standard.