dossier
spécial
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afrique
Salaün
Magazine
| Page 44
Et puis l’on flâne… Sur la plage, des pêcheurs halent pendant
des heures un filet qui dessine un immense arc de cercle
dans lamer : la performance physique réunit tout le village.
Un peu plus loin, sur une terrasse on déguste crevettes
et langoustes. La table est souvent bien agréable : ici, on
sait donner du goût au ragoût avec ce que la nature offre,
tantôt généreuse, tantôt avare. On y pratique par exemple
l’art de la rôtisserie comme celui de la cuisine des feuilles.
L’inventivité de la cuisine sur feu de bois est sans limite : riz
et manioc prennent des saveurs insoupçonnées, mais gare
au piment ! À table, vous n’échapperez pas à l’omniprésence
du capitaine, ce poisson des fleuves que l’on braise sur la
peau, poêlé en filet, fumé oumariné en brochette. Avec le
cubemagiqueMaggi, c’est l’une des clefs d’une cuisine
de la débrouille. Mais, encore une fois, gare au piment !
Un autremarché vous surprendra par la richesse et la variété
des produits qu’il propose : lemarché aux fétiches expose
ses animaux séchés et ses plantes étranges, ses poudres
et ses statuettes… Il faut d’abord passer en consultation
chez le prêtre féticheur : il vous fera une ordonnance pour
ensuite vous fournir sur les étals, réduire vos achats en
poudre et consommer sans dégoût. Ce n’est pas garanti
ni remboursé par la Sécu, mais celamérite le détour.
Vaudou, fétiches, sacrifice, religions du livre et croyances dans
l’intervention des esprits : l’Afrique de l’Ouest est riche de ses
spiritualités, et pas seulement dans son histoire et ses légendes.
Son présent en témoigne avec parfois d’incroyables audaces.
Le premier Président de la Côte d’Ivoire, Félix Houphouët-
Boigny a ainsi fait construire la basilique Notre-Dame-de-la
Paix, dans son village de Yamoussoukro, sur lemodèle de la
basilique Saint-Pierre de Rome. Le pharaon africain, pilier de
la françafrique, avait fait de son village de brousse la capitale
de son pays. Il lui a aussi donné l’édifice religieux chrétien le
plus grand dumonde, à 4 h de route de la capitale économique,
Abidjan. Aujourd’hui, selon la tradition baoulé, des crocodiles
gardent le tombeau du chef et quelquesmystères…
En Afrique de l’Ouest, la langue française est aussi un héritage
commun issu de la colonisation. Certes, c’est bien pratique
pour le voyageur francophone, souvent peu à l’aise avec
les langues qui ne sont pas la sienne, mais c’est aussi la
marque d’une conquête qui s’est achevée dans les années
soixante du siècle, dernier quand les anciennes colonies sont
devenues des États indépendants. C’est une fierté nationale
qui s’exprime partout, de places enmonuments, sans que
le voyageur en soit jamais stigmatisé. C’est une Afrique
qui a repris ses droits qui accueille le voyageur en ami.
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À gauche : le marché aux fétiches de Lomé et ses surprises.
Au milieu : retour de pêche à Dakar.
À droite : fines herbes sur le marché.