Salaün
Magazine
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nement de générations de pêcheurs acrobates, prendre la
mer est la meilleure idée. Cap sur Ravello, autre splendeur
improbable. Le bateau longe la côte, dévoile avec recul un à
un les méandres du cheminement terrestre, les villégiatures
fleuries en équilibre au-dessus des flots, les couleurs contras-
tées entre cieux, terres et eaux… un moment de vertige hors
le déjà-vu. Il faudra bien un bon repas de poissons grillés –
vengeance mesquine, certes – pour atterrir et réinvestir notre
vaisseau routier. Le point le plus au sud de notre périple est
atteint. Demain débute la remontée.
lundi
À peine salués à nouveau, à travers les vitres du car, le Vé-
suve et Capri, c'est fini du Sud. Route nord, une citadelle en
haut d'une colline nous interpelle. “C'est Monte Cassino,
mont Cassin en français, explique Louis au micro. Vous avez
vu le film
Indigènes
avec Jamel Debbouze ?” Oui. Après les
souvenirs des ruines de Pompéi, nous voilà plongés dans
l'histoire du
xx
e
siècle. En 1943, les Alliés débarqués en Sicile,
puis à Naples, veulent prendre Rome. Ils seront bloqués sur
la ligne Gustav des Allemands, qui empêche, au plus étroit
de la botte italienne, l'accès à Rome. Il faudra le savoir-faire
des soldats français du CEF, corps expéditionnaire français
composé de tirailleurs tunisiens et goumiers marocains, pour,
à dos d'ânes, ce qu'ils pratiquaient dans leurs pays, contour-
ner la colline, amener des armes, la prendre et ouvrir la route
de Rome le 6 juin 1944. Un exploit mortifère souvent oublié,
car, ce jour-là, le débarquement de Normandie prit toute l'ac-
tualité. Avec le car, les paysages défilent. La prochaine escale
se nomme Orvieto, la vieille ville, si l’on en croit les racines
latines. Et là, c'est un village préservé qui s'offre aux regards.
Un funiculaire amène au sommet de la colline de tuf, où la
cathédrale, toute en stries grises et blanches avec mosaïques,
domine des ruelles typiques animées de boutiques et restau-
rants alléchants. Le panorama sur la région resplendit, juste
coupé par des cyprès bienvenus. L'étape est enchanteresse.
Mais encore, rien à voir avec la traversée de la splendide
Toscane qui nous attend. Certains, dans le car, ont cru com-
prendre que Louis, le chauffeur, avait un joli brin de voix.
Après moultes sollicitations, il s'exécute et, au micro, tout
en tenant le volant, il entonne deux chants de marin breton,
un épilogue qui ravit tout le car. Ce soir, nous redormirons à
Montecatini Terme. Demain, ce sera à nouveau Mulhouse,
et Louis a appelé pour confirmer que nous aurons bien une
choucroute au menu. Défi relevé, non?
Retrouvez nos circuits en Italie
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www.salaun-holidays.com .Pour embrasser du regard
l’ensemble de cette
harmonie littorale née de
l’acharnement de générations de
pêcheurs acrobates, prendre la
mer est la meilleure idée.
En haut : depuis la mer, la
splendide côte Amalfitaine
révèle tous ses trésors
d’architecture en équilibre
entre montagne et océan.
En bas : la façade de
la cathédrale d’Orvieto
se couvre de peintures
tandis que ses flancs
sont striés de pierres
beiges et noires.