Previous Page  95 / 116 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 95 / 116 Next Page
Page Background

reportages

d

ici

et

d

ailleurs

|

italie

Salaün

Magazine

| Page 95

y décéda en 1957. Retour au car : Rome nous attend. Et cette

fois, pas question de somnoler dans le véhicule tant les pay-

sages de Toscane, ses cyprès, ses toits rouges, ses hameaux

fleuris, emplissent le regard à chaque tour de roue. Le voyage

aurait pu s'arrêter là, dans une déjà complète satisfaction des

sens, mais qui peut résister à l'appel de la Dolce Vita romaine

? La Ville Éternelle et ses sept collines mythiques ont hanté

les cours d'histoire des premières années de collège de cha-

cun, voire de latin pour les plus littéraires.

Ave Cesar

, donc.

Au menu de cette première rencontre de visu : la Rome ba-

roque. Ce style, né ici au milieu du

xvi

e

siècle et terminé au

milieu du

xviii

e

, fut voulu par les pontes du catholicisme pour

affirmer force et prédominance face aux “infâmes” contes-

tataires qu'étaient les protestants. Tout n'est donc qu'écla-

tement de couleurs, l'or en avant, opulence des statues, sur-

charge décorative, exubérance des formes et expressions. On

en reste pantois, faute d'être toujours séduits, mais obligés

de saluer les artistes, souvent restés anonymes. Célébrée par

Federico Fellini y plongeant Anita Ekberg sous les yeux de

Marcello Mastroianni dans

La Dolce Vita

, la fontaine de Tre-

vi est l'incontournable, que l'on aime le baroque ou pas, de

Rome. Tout comme, à quelques pas, la splendide place Na-

vone où se rendent tous les amoureux de la cité pour un petit

rafraîchissement sur l'une des innombrables terrasses de ca-

fés. Unmoment de retour au quotidien après le déchaînement

de couleurs, d'allégories, de puissance mystique de l'église

Saint-Ignace-de-Loyola, joyau du baroque, avec au plafond

de la nef son immense fresque en trompe-l'œil réalisée en

1685 pour célébrer l'apothéose d'Ignace de Loyola, fondateur

de la Compagnie de Jésus, autrement dit l'ordre des Jésuites.

Aujourd'hui également église, le Panthéon resplendissait,

lui, à Rome déjà bien avant l'avènement du christianisme.

Construit sous l'empereur Agrippa au

i

er

siècle avant J.-C.,

restauré par Hadrien au

ii

e

après J.-C., redécoré baroque au

xviii

e

, l'édifice aux colonnades le mieux conservé de l'histoire

romaine a servi de modèle à de multiples bâtiments à tra-

vers la planète, et on pense forcément à celui de Paris. C'est

la tête en l'air que l'on tourne sur soi dans la rotonde pour

admirer l'impressionnante coupole de caissons de stuc qui

offre un toit unique aux tombeaux de personnages illustres,

dont le peintre Raphaël, le roi Victor-Emmanuel II ou la reine

Marguerite de Savoie. Mais les rois du car, c'est bien nous, et

le véhicule nous attend pour une villégiature campagnarde

avant un retour demain.

Ci-dessous, en haut : l’autocar Royal Class Néoplan Starliner à Naples.

Ci-dessous, en bas : sur la Place Navona, peintres, musiciens et artistes en tout

genre viennent à la rencontre des passants et des clients assoiffés des terrasses.