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italie
Salaün
Magazine
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y décéda en 1957. Retour au car : Rome nous attend. Et cette
fois, pas question de somnoler dans le véhicule tant les pay-
sages de Toscane, ses cyprès, ses toits rouges, ses hameaux
fleuris, emplissent le regard à chaque tour de roue. Le voyage
aurait pu s'arrêter là, dans une déjà complète satisfaction des
sens, mais qui peut résister à l'appel de la Dolce Vita romaine
? La Ville Éternelle et ses sept collines mythiques ont hanté
les cours d'histoire des premières années de collège de cha-
cun, voire de latin pour les plus littéraires.
Ave Cesar
, donc.
Au menu de cette première rencontre de visu : la Rome ba-
roque. Ce style, né ici au milieu du
xvi
e
siècle et terminé au
milieu du
xviii
e
, fut voulu par les pontes du catholicisme pour
affirmer force et prédominance face aux “infâmes” contes-
tataires qu'étaient les protestants. Tout n'est donc qu'écla-
tement de couleurs, l'or en avant, opulence des statues, sur-
charge décorative, exubérance des formes et expressions. On
en reste pantois, faute d'être toujours séduits, mais obligés
de saluer les artistes, souvent restés anonymes. Célébrée par
Federico Fellini y plongeant Anita Ekberg sous les yeux de
Marcello Mastroianni dans
La Dolce Vita
, la fontaine de Tre-
vi est l'incontournable, que l'on aime le baroque ou pas, de
Rome. Tout comme, à quelques pas, la splendide place Na-
vone où se rendent tous les amoureux de la cité pour un petit
rafraîchissement sur l'une des innombrables terrasses de ca-
fés. Unmoment de retour au quotidien après le déchaînement
de couleurs, d'allégories, de puissance mystique de l'église
Saint-Ignace-de-Loyola, joyau du baroque, avec au plafond
de la nef son immense fresque en trompe-l'œil réalisée en
1685 pour célébrer l'apothéose d'Ignace de Loyola, fondateur
de la Compagnie de Jésus, autrement dit l'ordre des Jésuites.
Aujourd'hui également église, le Panthéon resplendissait,
lui, à Rome déjà bien avant l'avènement du christianisme.
Construit sous l'empereur Agrippa au
i
er
siècle avant J.-C.,
restauré par Hadrien au
ii
e
après J.-C., redécoré baroque au
xviii
e
, l'édifice aux colonnades le mieux conservé de l'histoire
romaine a servi de modèle à de multiples bâtiments à tra-
vers la planète, et on pense forcément à celui de Paris. C'est
la tête en l'air que l'on tourne sur soi dans la rotonde pour
admirer l'impressionnante coupole de caissons de stuc qui
offre un toit unique aux tombeaux de personnages illustres,
dont le peintre Raphaël, le roi Victor-Emmanuel II ou la reine
Marguerite de Savoie. Mais les rois du car, c'est bien nous, et
le véhicule nous attend pour une villégiature campagnarde
avant un retour demain.
Ci-dessous, en haut : l’autocar Royal Class Néoplan Starliner à Naples.
Ci-dessous, en bas : sur la Place Navona, peintres, musiciens et artistes en tout
genre viennent à la rencontre des passants et des clients assoiffés des terrasses.