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italie
Salaün
Magazine
| Page 98
lieux de bronzage et natation. Le centre historique de Naples
est l'un des plus étendus au monde. Entre le Castel Nuovo,
construit par les ducs d'Anjou, et la basilique San Francisco
di Paola, sur la prestigieuse Piazza del Plebiscito, voulue par
Joachim Murat, général de Napoléon, alors roi de Naples, la
balade à pied ouvre d'innombrables venelles en pente avec
respect de l'image des linges séchant aux balcons. Une pe-
tite devanture propose la pizza frite dans l'huile typique de
la ville ou les glaces qui ont donné au café
Gambrinus
une
réputation planétaire. Et comment partir sans un passage par
la Galleria Umberto I
er
, immense structure de verre et métal
emplie de boutiques et cafés dans un décor improbable d'élé-
gance et art de vivre ? En prenant la route vers Pompéi !
Un centurion en armes qui traverse la rue derrière un bus
de touristes replace immédiatement le site dans son présent.
Pompéi, figé dans les fumées et cendres de l'éruption du Vé-
suve en l'an 79, a une réputation planétaire parfois lourde.
Au long des murs toujours debout, des villas aux décors pré-
servés, du bordel aux bas reliefs subjectifs, des rues traversées
par des pierres surélevées pour les piétons entre les ornières
des charrettes antiques, on se bouscule pour une photo sans
Chinois dessus. Peu importe. Les lieux, où, sous un hangar,
des corps d'hommes, enfants ou chiens momifiés par l'in-
candescence de l'éruption s'offrent aux objectifs impudiques,
mais gardent une solennité et un ton de répit d'après catas-
trophe. Au gré des restauration, la cité redécouvre chaque
année des pans de son histoire riche. L'invitation à y revenir
un jour est claire. Et les bons petits restaurants installés au
pied nous y incitent aussi, mais, désolés, ce soir, nous avons
piscine dans un hôtel de Gragnano, le village de la vraie pâte
italienne.
dimanche
On nous a prévenu au petit matin : il nous faudra abandon-
ner notre confortable Royal Class et Louis pour un bus local
de la côte amalfitaine. Impossible, au long des virages si-
nueux à flanc de collines, souvent en suspension au-dessus
de la mer, d'amener notre trop long, trop large, trop haut
véhicule. Dès les premiers kilomètres, nous comprenons. Les
vues sur la Méditerranée, les rochers, les îles, les oiseaux, les
bateaux, les impossibles plages, les jardins de citrons, les vil-
las défiant l'équilibre s'enchaînent à chaque coup de volant,
jusqu'au port d'Amalfi, où les placides bateaux semblent ne
pas avoir compris leur situation impossible en chute de fa-
laise. Aussi charmants, au pied du Dôme et de son campanile,
cafés, restaurants, maisons anciennes aux tuiles rouges et
boutiques accrochées à la pente attendent le chaland dans
l'enchevêtrement des ruelles étroites. Pour embrasser du re-
gard l'ensemble de cette harmonie littorale née de l'achar-
Ci-dessous, à gauche : la Plazza del Plebiscito au
cœur de Naples a été voulue par Joachim Murat, le
général de Napoléon, devenu roi de Naples avec
son épouse Caroline. Au centre, trône la Basilique
San Francisco Di Paola où de belles voitures de
collection aiment à amener les jeunes mariés.
Ci-contre, à droite : le Vésuve surplombe toujours
la ville de Pompéi qu’il réduisit en cendres lors
d’une éruption tragique en 79 après JC.