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dossier
spécial
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russie
Salaün
Magazine
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contenant une pipe, et divers articles de bureau. Plus intri-
gant, sur une desserte à l’opposé du plan de travail, un jeu
aux allures d’échiquier, qui est en réalité un jeu de guerre, un
cadeau qui aurait été offert par la Pologne.
À se retrouver dans ce lieu imprégné d’histoire, où plus de
2000 personnes auraient pu tenir un siège d’une année, une
question domine : Staline y séjourna-t-il ? C’est en tout cas
ce que racontent certains. À la suite de la rupture du traité de
non-agression avec l’Allemagne, du déclenchement de l’opé-
ration Barbarossa et du début de la bataille de Moscou, le Père
des peuples y aurait en tout cas travaillé en novembre 1941,
précisément au moment où les Allemands pensaient percer
les lignes. Durant les premiers jours d’octobre, la panique
s’est en effet installée dans la capitale soviétique. L’adminis-
tration et le corps diplomatique ont été évacués vers l’Est, la
population tente de fuir en masse et le régime semble sur le
point de s’effondrer. Mais c’est sans compter sur le sursaut
slave : Gueorgui Konstantinovitch Joukov, l’officier général
le plus décoré de l’histoire de l’Union soviétique et de la Rus-
sie, proclame la loi martiale sur les territoires qu’il contrôle
comme gouverneur militaire de Moscou. Le couvre-feu est
instauré et Staline annonce sa décision de rester au Kremlin.
Est-ce à ce moment-là que le cœur du pouvoir aurait alors
été délocalisé à quelques 17 kilomètres de la place Rouge ?
Sans doute. Et sans doute aussi ceci explique-t-il la survie du
régime par-delà les épreuves de 1942.
Ce qui est aujourd’hui devenu un musée accueille toujours
plus de visiteurs, même si l’endroit, de par sa nature, semble
demeurer un brin confidentiel. Anatole France disait qu’en
histoire, il faut se résoudre à beaucoup ignorer ; le bunker
de Staline offre d’échapper pour une fois à la règle et de
connaître un voyage inédit dans les cryptes du temps. Un
voyage qu’on ne saurait refuser. Et pour cause : celui qui y
entre incrédule en ressort indubitablement émerveillé.
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En haut : uniforme de Joseph Staline, un cadeau des
musées de Géorgie au bunker d’Izmaïlovo.
En bas : la salle de conférence où Joseph Staline présidait
les réunions avec son état-major militaire.
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