Salaün
Magazine
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à
découvrir
|
londres
de Greenwich, on ne peut pas rater le gigantesque Millenium
Dome, construit pour une exposition consacrée à l’an 2000,
puis reconverti en salle de spectacle. Autre attraction récente,
les télécabines Emirates Air Line, inaugurées avant les J.O.
de 2012. Elles permettent de traverser le fleuve en jouissant
d’une vue spectaculaire, notamment sur son impression-
nante barrière anti-inondation. Lorsqu’on découvre ce quar-
tier de nuit, un laser marque le passage du célèbre méridien
de Greenwich. On peut d’ailleurs pousser jusqu’aux jardins
de l’Observatoire pour découvrir ce quartier paisible, un peu
hors du temps, en dépit de sa vocation…
Pour véritablement plonger au cœur de l’histoire des docks de
Londres, là où résonne encore l’écho des tavernes bondées de
marins et de dockers venus des quatre coins de l’empire, on
peut longer la rive nord de la Tamise, à travers les quartiers de
Limehouse et Wapping. Limehouse fut le premier Chinatown
de Londres, connu pour ses fumeries d’opium et quelques-
unes des premières enfilades de maisons géorgiennes du
pays. Bien qu’ils aient été très touchés pendant le Blitz de la
Seconde Guerre mondiale, ces quartiers ont gardé leur carac-
tère. Ils sont ouverts sur la Tamise, qui subit ici le mouvement
des marées, grâce à de petits escaliers. En flânant dans ses
rues pavées bordées d’immeubles de briques, on tombe aussi
sur de bonnes adresses pour déjeuner ou boire un verre. Avec
sa superbe terrasse donnant sur le fleuve, le
Narrow
, tenu par
le chef Gordon Ram-
say, représente bien la
modernité de la cuisine
anglaise d’aujourd’hui,
à la fois enracinée mais
innovante et abor-
dable. Le célèbre mar-
ché aux poissons de
Billingsgate se trouve
d’ailleurs à quelques
centaines de
yards
de
Canary Wharf.
Plus intimiste, le quar-
tier de Wapping, où le
Regent's Canal nous
a menés depuis Little
Venice, mérite vrai-
ment le détour. C’est
ici qu’étaient pendus
les pirates capturés par
la marine royale, et le
caractère maritime du
quartier reste prégnant.
Les amateurs de vieux
pubs historiques y
trouveront des perles,
en activité depuis le
xvi
e
siècle, tels que le
Prospect of Whit-
by
, le
Town of Ramsgate
, le
Captain Kidd
ou le
Dickens Inn
.
Ce quartier désormais résidentiel fut un lieu de lutte achar-
née entre les ouvriers de News International et leur patron
d’alors, Rupert Murdoch, qui venait d’y construire une impri-
merie ultra moderne annonçant des centaines de milliers de
licenciements. Ce bras de fer syndicat-patronat fut un des
plus acharnés de l’ère Thatcher avec la grève des mineurs.
TOWER BRIDGE
Symbole de Londres, au même titre que Big
Ben, Tower Bridge était à sa construction,
en 1894, le pont le plus sophistiqué au
monde. Contemporain de la tour Eiffel, il
partage aussi sa construction entièrement
métallique. Les tours de pierre ne sont
en effet qu’un habillage cosmétique de la
structure métallique. Contrairement à sa
cousine parisienne, le Tower Bridge n’était
cependant pas qu’une affaire de prestige.
Il s’agissait de combiner le passage des
bateaux sous le pont à celui de milliers de
personnes au-dessus de la rivière.
Le projet retenu permettait à la fois de
lever les tabliers du pont à l’envi, grâce à
un système hydraulique propulsé par la
vapeur, et aux piétons de le traverser à tout
moment en empruntant les passerelles à
son sommet. Fermées au public au début
du xx
e
siècle, celles-ci ont été couvertes,
puis rouvertes dans les années quatre-
vingt avec un musée consacré au pont. On
découvre notamment la salle des machines,
une exposition sur les ponts du monde et
une vue imprenable sur le cœur de Londres
et la Tamise. Le plancher de la passerelle
est maintenant équipé de larges sections
de verre transparentes qui permettent de
goûter au frisson du vide et d’observer
l’ouverture du tablier en contrebas.
Berceau du
mouvement punk,
Mecque des gothiques
et des amateurs de
bizarreries en tout
genre, le marché de
Camden Town offre
aujourd’hui un visage
plus touristique mais
a su garder son âme.