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les anecdotes de la « petite histoire » qui aide à comprendre

la grande, il faut parfois quitter les sentier balisés, détourner

son regard de celui des grands sites et des grands hommes

et le porter sur les témoins ordinaires du quotidien d’un

pays, ces amis d’un jour, partageant un coin de table dans le

Transsibérien, occupés à distiller l'eau-de-vie de prune dans

la campagne serbe ou à naviguer sur les eaux du lac Baïkal.

C'est avec cette ambition, même s'il faut rester modeste vu

l'ampleur de la tâche, que nous abordons chaque tournage.

Enmai, Yann Rivallain et Xavier Petit embarquaient ainsi à

bord du Transsibérien à destination de Pékin avec la lourde

mission de capturer l'âme de ce voyage extraordinaire. Malgré

le travail de préparation assuré par les équipes de Pouchkine

Tours, nombreux sont les obstacles qui compliquent la

tâche : climat capricieux, personnel de bord plus oumoins

conciliant, horaires des trains parfois aléatoires... Comme un

voyage, chaque jour de tournage est fait d'espoir demoments

magiques et de frustrations face aux rendez-vousmanqués.

Desmomentsmagiques, il y en a eu à foison lors de ce tournage

deMoscou à Pékin : comme cette rencontre avec Sergueï, un

des tout premiers Russes qui guida les voyageurs français

sur le Transsibérien, dans les années quatre-vingt-dix, après

sa rencontre avecMichel Salaün, comme cet échange, avec

Maïa qui nous explique que les retraités, déboussolés par les

changements, se font rares dans les rues d'Iekaterinbourg.

Inoubliables aussi cet oumoul fumé partagé au bord du

Baïkal et cette nuit en yourtemongole dans le parc de Tirilj

après une inoubliable balade à cheval. Émouvants aussi,

ces échanges fraternels entre voyageurs européens dans

la nuit transsibérienne, lorsque la vodka et les larmes, sur

fond de chansons russes, coulaient à flots. Moscou, Pékin,

Iekaterinbourg, Irkoutsk et le Baïkal ou encore Oulan-Bator et

Pékin sont autant de haltesmémorables sur le parcours du

Transsibérien que de chapitres dans ce nouveau filmqui vous

invite à vivre vous aussi la grande aventure transsibérienne.

Autre pays, autre tournage inoubliable, celui qui amené Jean-

Yves Guéguéniat et Gérard Castel sur les chemins de Roumanie.

Ils ne sont pas près d'oublier les visages de ces paysans du

Maramureş, attablés à une gargote de campagne, ni les sourires

optimistes de la jeunesse de Bucarest, qui ont remplacé les

images sombres qui nous parvenaient d’une Roumanie à

genoux, il y a presque trente ans. Jours après jour, ils ont filmé

l’impressionnante diversité architecturale, environnementale

et humaine de la Roumanie d’aujourd’hui. Des célèbres portes

de fer qui séparent les Balkans des Carpates, à lamer Noire,

ils ont suivi, puis quitté le Danube pour filmer le spectaculaire

Transylvanie, marquée par son architecture saxonne, ses

villes admirables, comme Brașov ou Cluj-Napoca, mais aussi

ses châteaux fortifiés, dont celui de Bran, demeure du célèbre

Dracula. Maramureș, Bucovine, Moldavie roumaine : leur

caméra s’est attardée sur ces régions, qui ont conservé un

mode et un rythme de vie profondément ruraux. Églises de

bois, moissons à l’ancienne, monastères orthodoxes, danses

et musiques traditionnelles, sourires échangés de villages en

villages : le filmvous invite à revisiter une Roumanie ancrée

dans la tradition et qui sait aussi tendre à lamain au voyageur.

En haut : jeune roumaine en costume traditionnel.

En bas : le Transsibérien longe le lac Baïkal.

Ci-contre : au cœur de la steppe mongole.