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grande joie des pays arabes, qui se sont toujours sentis mena-

cés et méprisés par l’Iran. Asphyxié par des embargos, racketté

par des pays « neutres », à cours d’argent pour investir dans son

pétrole et son gaz, l’Iran millénaire se réfugiait dans l’espoir de

peser sur le monde hostile avec l’arme nucléaire. Puisque les

religieux n’arrêtaient pas d’annoncer l’attaque imminente contre

Israël, la réaction collective a été, pendant plus de vingt ans,

d’empêcher l’Iran de poursuivre son programme nucléaire. Cette

hostilité profonde ne pouvait que satisfaire le monde arabe, et

surtout l’Arabie saoudite.

La fin de l’embargo, après le succès des négociations nucléaires,

conduit le pétrole iranienà retrouver des clients dans un contexte

de ralentissement de la croissance et de la consommation de

produits pétroliers. La volonté de l’Arabie saoudite de faire souf-

frir les producteurs américains de pétrole non conventionnel

dit « de schiste » a fait s’effondrer les prix de vente, et c’est dans

ce contexte que l’exportation du pétrole iranien s’est réalisée,

pesant également sur les prix. Les Iraniens revendiquent une

position importante, et l’opposition avec les Saoudiens n’a

jamais été aussi forte. Les investissements sur les champs ira-

niens vont reprendre avec l’aide des compagnies occidentales

et, de nouveau, l’Iran va redevenir une grande puissance pétro-

lière. La rivalité conduira l’Iran à soutenir les chiites partout où ils

seront en lutte contre les sunnites, une grande constante dans

leMoyen-Orient.

Le retour de l’Iran et des Perses dans le monde a pris du temps.

Les Iraniens de la diaspora ont maintenu les contacts avec le

« pays », les négociateurs du programme nucléaire ont eu des

nerfs d’acier pour poursuivre les discussions malgré les colères

permanentes des autorités religieuses de Téhéran, mais, pas à

pas, les ambitions guerrières s’estompent et le retour à la satis-

factiondes besoins des Iraniens redevient le souci des dirigeants

du pays. Une civilisation ancienne à la culture très sophistiquée,

avec des hommes et des femmes de grande qualité luttant pour

la modernité, est en train d’apparaître au grand jour. Les mer-

veilles deTéhéran, d’Ispahan, deTabriz, les paysages somptueux

du nord du pays, la cuisine raffinée et ancestrale, tout revient en

mémoire et va fasciner de nouveau les voyageurs. Moins les Ira-

niens craindront le monde occidental, et plus ils s’ouvriront à la

tolérance. La jeunesse est prête aux changements nécessaires,

mais il a fallu passer par ce long cheminement vers les extrêmes,

ce long tunnel anachronique pour rendre inéluctable le change-

ment. L’autoritarisme du kémalisme en Turquie, comme celui

du chah en Iran ont provoqué des chocs en retour d’une popu-

lation qui n’était pas prête à une occidentalisation aussi brutale.

C’est un autre chemin qui est pris désormais. Le pétrole et le gaz

iranien ont moins d’importance aujourd’hui car ils ne sont plus

indispensables au Nouveau Monde. La puissance sera indus-

trielle et culturelle, elle va devoir chercher dans la littérature, l’art,

la culture de la Perse éternelle, et non plus uniquement dans son

sous-sol les raisons de son maintien de grand pays. Une autre

histoire va pouvoir s’écrire avec la France et les Français amou-

reux de la Perse depuis tant d’années !

Retrouvez nos circuits en Iran

dans

nos catalogues

ou

sur le site

www.salaun-holidays.com

.

LOÏK

LE FLOCH-

PRIGENT

• Né à Brest le 21 septembre 1943,

marié, trois enfants. Vit son enfance et

sa jeunesse à Guingamp, où son père

est médecin, et à Trébeurden (Côtes-

d'Armor). Études à Versailles, puis à

Grenoble ( Institut polytechnique de

Grenoble) et dans leMissouri (USA).

• Chargé demission, puis chef de service

à la Délégation générale scientifique

et technique (1969-1980).

• Directeur de cabinet duministre de

l'Industrie Pierre Dreyfus (1981-1982).

• PDG de Rhône-Poulenc (1982-1986).

• Conseiller duministre

de l'Industrie (1987).

• PDG du Groupe Elf-Aquitaine (1988-1993).

• Président de Gaz de France (1993-1995).

• PDG de SNCF (1996).

• Consultant International

énergie-transports.

• Conseiller du président

d'EDF (2010-2014).