Salaün
Magazine
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Le Malecon, front de mer de 8 km de long où les
Cubains aiment se promener, pêcher ou
se baigner. Le samedi soir, il devient le
lieu de rendez-vous de la jeunesse havanaise.
années détrônée par une nouvelle danse à
la mode, le Reggaeton. Lascive, sensuelle,
torride même, elle distille de surcroît des
messages politiques assez radicaux que
le régime voit d’un très mauvais œil, au
point d’essayer de l’éradiquer.
Au cœur de Habana Vieja, impossible
de rater la Bodeguita del Medio. Cette
ancienne épicerie devenue restaurant a vu
passer des artistes et intellectuels du monde
entier, dont les photos et signatures ornent
les murs. De Nat King Cole à Neruda, de
Garcia Marquez à Hemingway, qui venait
y déguster ses Mojitos, le «cocktail natio-
nal» cubain. Havana Vieja, le plus grand
quartier colonial d’Amérique latine, doit
impérativement se découvrir à pied, de place
en place, de ruelle en ruelle. C’est un lieu
de vagabondage. Admirablement rénové,
il ravira les amateurs d’architecture avec
ses palaces du
xvii
e
, transformés en musées
ou en hôtels. Particulièrement animé, le
quartier affiche son dynamisme culturel
à travers des galeries d’art, des lieux de
spectacles, des écoles de danse, et depuis
quelques années, des restaurants branchés.
On dénombre plus de trois mille bâtiments
d’une haute valeur patrimoniale sur les
quatorze hectares de Habana vieja et sa
réhabilitation, initiée en 1994, s’est faite
sans contraindre les habitants à quitter
leur logement.
Une boutique d’état où les Cubains peuvent, avec la libreta, le carnet de rationne-
ment, retirer chaque jour ou chaque semaine les aliments de base, tel le riz, les
haricots, le café, etc.
C
uba a deux monnaies. Le peso national et le peso
convertible (CUC), qui a remplacé le dollar depuis
1994. Indexé sur le dollar, Le CUC vaut environ 24 pesos
nationaux. L’accès au peso convertible est la clé pour
s’en sortir. Les salaires cubains s’échelonnent entre dix
et trente euros mensuels, payés en pesos nationaux.
Chaque citoyen reçoit une libreta, un carnet de distri-
bution qui permet d’accéder à des prix très bas, dans
les magasins d’État, aux denrées de première néces-
sité, comme le riz, le café, le pain, le sucre, les hari-
cots noirs, un peu de viande, mais dans des quantités
insuffisantes pour assurer une alimentation mensuelle.
La nourriture, les produits d’hygiène, les vêtements et
fournitures pour les enfants doivent s’acheter au mar-
ché noir, ou dans des boutiques privées, au taux de
change du CUC. Cela représentent une grosse dépense
pour les Cubains et nourrit leur angoisse quotidienne.
La libreta,
le carnet de rationnement