Salaün Magazine n°10

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Salaün Magazine | Page 101
culture sans frontière | salvador dalí
lant dans la petite cité catalane, de manquer ce grand bâtiment
rouge, surmonté de gigantesques œufs et devenu l’un des trois
musées les plus fréquentés d’Espagne. En saison, il est d’ailleurs
conseillé de venir dès l’ouverture, pour éviter les files d’attente et
la promiscuité due à une trop forte fréquentation.
« Je veux que mon musée soit un bloc unique, un labyrinthe, un
grand objet surréaliste, proclama Dalí. Ce sera unmusée absolu-
ment théâtral. Les visiteurs en sortiront avec la sensation d’avoir
eu un rêve théâtral. » Dès son arrivée sur la petite place Gala-Dalí,
le visiteur, en effet, plonge dans l’univers excentrique et décalé
dumaître de Figueras, avec de grandes statues dorées côtoyant
un scaphandrier… En entrant dans lemusée, il découvre un vaste
atrium de forme circulaire, l’ancienne fosse de l’orchestre, avec
une énorme statue féminine posée sur la Cadillac pluvieuse
(1938), occupée par des escargots de Bourgogne, des manne-
quins et des plantes, le tout surmonté d’une barque et d’un im-
mense parapluie où s’écrasent des gouttes géantes…
Le reste est à l’avenant et permet de découvrir plusieurs cen-
taines d’œuvres deDalí, disséminées dans les différentes pièces,
qui témoignent aussi de l’évolution de l’artiste au cours du temps
et de l’évolution de sa mégalomanie. En témoigne sa chambre
à coucher, avec un squelette de gorille. Sur le plafond de l’anti-
chambre, il a représentédeux énormes « piedsdeDieu », clind’œil
humoristique au « doigt de Dieu » de Michel-Ange dans la cha-
pelle Sixtine…
On peut déambuler plusieurs heures dans ce dédale étonnant, al-
ternant petites salles intimes, œuvres célèbres, comme sa Vénus
de Milo aux tiroirs, la salle Mae, West, la chapelle et, bien entendu
le Trésor, avec plusieurs œuvres d’orfèvrerie et son tombeau, où
Dalí repose depuis 1989. Une autre partie du musée, Dalí-Joies,
rassemble une partie de son œuvre plus méconnue, celle des
joyaux et des bijoux qu’il a réalisés pour les plus grands joailliers
du monde. On y trouve des pièces extraordinaires, comme le
Cœur royal ou L’Éléphant de l’espace.
À proximité des plages de la Costa Brava et de la côte cata-
lane, les grands lieux de l’univers de Dalí sont devenus l’une des
grandes attractions culturelles du nord de la Catalogne, l’une des
régions les plus riches d’Europe enmatière d’art. Et pour achever
ce périple dalinien, pourquoi ne pas faire un passage à la gare
de Perpignan, que ce grand adepte de l’absurde avait proclamée
« centre du monde », lui consacrant l’une de ses toiles les plus
célèbres ?
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Page de gauche : la «Vénus à tiroir» illustre bien l’humour de Dali…
À gauche : le grand hall du musée de Figueres occupe l’ancienne scène
du théâtre municipal. À droite, la façade surréaliste du musée.