Salaün
Magazine
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à
découvrir
|
bréhat
C
est au détour de la petite route qui vient de Ploubazlanec que
l’archipel de Bréhat se dévoile tout d’un coup, à la pointe de
L’Arcouest. À gauche, on perçoit l’estuaire du Trieux, avec
ses petites îles où les moines celtiques aimaient installer leurs
ermitages, comme saint Maudez, révéré dans le Trégor et qui
a donné son nom à l’un des îlots. Plus près, c’est Loguivy-de-
la-Mer, cher à François Budet. Et, devant, cette fameuse île
de Bréhat, l’île des fleurs et des rochers roses que l’on rejoint
par la pointe de l’Arcouest et ses grandes villas. L’une d’elles
est la propriété de la célèbre Liliane Bettencourt. Plusieurs
autres ont appartenu à des scientifiques français renommés
qui avaient, au début du
xx
e
siècle, transformé l’endroit en
“Sorbonne-plage” et en “Fort-la-Science”. Le monument
en hommage aux époux Curie rappelle que les plus grands
physiciens et les pères du programme nucléaire français ont
fréquenté l’endroit.
l
’
île des fleurs et des roches roses
Pour rejoindre l’archipel, un quart d’heure suffit, mais l’on
peut également choisir les mini croisières proposées par les
Vedettes de Bréhat, à partir de Paimpol, Binic, Saint-Quay-
Portrieux ou Erquy. Il est également possible d’opter pour un
tour de l’île, offrant un point de vue privilégié sur son littoral
et sa faune marine.
Réputée pour son microclimat, Bréhat est accueillante en
toute saison et particulièrement au printemps qui correspond
à une explosion de couleurs et de senteurs en raison de la
richesse de la végétation insulaire. C’est le paradis des aga-
panthes, qu’on découvre au gré des jardins et des champs,
mais également des hortensias ou d’autres plantes exotiques
qui se sont parfaitement implantées ici et profitent de l’air
marin. Bréhat est en fait un véritable bouquet des quatre sai-
sons que l’absence de véhicules – à l’exception de quelques
tracteurs – fait d’autant plus apprécier.
Après avoir abordé à Port-Clos, il faut environ un quart
d’heure pour rejoindre le bourg, ses commerces, sa petite
place si conviviale et l’église paroissiale avec ses
ex-voto
marins. Si l’île ne compte qu’une centaine d’habitants l’hiver,
la population passe à plusieurs centaines de visiteurs l’été.
Depuis le bourg, plusieurs options s’offrent au voyageur. Les
plus motivés prendront la direction de l’île Nord, que l’on
atteint par le “pont Vauban”, ou Pont-ar-Prat. Au passage,
on profite des paysages somptueux, où alternent petites
criques, prairies, jardins fleuris ou chaos granitiques. On
laisse ainsi de côté le sémaphore pour rejoindre les ruines
touchantes de la chapelle Saint-Riom. Encore quelques cen-
taines demètres. et c’est le “paradis rose”, un étonnant amas
de roches aux reflets rosés, jetées entre terre et mer et battues
par l’écume, les vagues et le vent.
Au point le plus septentrional se situe le célèbre phare du
Paon, bâti également en granit rose. L’endroit prend par-
fois des teintes époustouflantes suivant l’heure, le temps et
l’angle des rayons solaires.
moulin à mer
En s’en revenant, on peut poursuivre jusqu’à la Chaise de
Ernest Renan, où le célèbre écrivain trégorrois aimait à médi-
ter. En repassant dans l’île Sud, on bifurquera sur la droite,
vers la chapelle Saint-Michel. Impossible de manquer l’édi-
fice, bâti sur une petite éminence rocheuse. Après une mon-
tée assez sportive, l’endroit offre une vue exceptionnelle sur
l’archipel et la côte du Goëlo.
Il domine également l’un des monuments emblématiques de
l’île : le moulin à mer du Birlot. Les Bretons n’ont en effet
pas attendu les débats actuels sur les énergies renouvelables
pour composer avec celles que la nature leur offrait. Depuis le
Moyen Âge, ils ont construit une centaine de moulins fonc-
tionnant grâce à la marée, dont celui de Bréhat reste l’un des
plus beaux exemples. Il est situé dans un cadre bucolique,
face à l’île Béniguet. Lorsque la marée monte, l’eau remplit
une anse barrée par une digue. À marée descendante, toutes
les six heures, l’eau retenue fait fonctionner une roue à aube.
En redescendant vers le sud, on croise quelques chevaux et
vaches disséminés autour des curieuses villas néobretonnes
du xx
e
siècle. À l’extrémité sud de l’île, il convient de ne pas
manquer la visite des verreries de Bréhat, devenues l’une des
attractions de l’île, avant de rembarquer pour le continent
et, pourquoi pas, rejoindre Paimpol, la capitale du Goëlo, le
“pays du bon choix” en breton.