Salaün
Magazine
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dossier
spécial
|
russie
Ci-dessous : la villa Ipatiev à Iekaterinbourg, où fut internée la famille impériale en mai 1918.
LE MASSACRE
DE LA FAMILLE
IMPÉRIALE
A
près son abdication, Nicolas II
est placé en résidence surveillée,
puis évacué avec sa famille, en
août 1917, vers Tobolsk en Sibérie. Après
la révolution d’octobre, les conditions de
détention de la famille impériale se dété-
riorent et les mesures vexatoires ou les
humiliations se multiplient. En mai 1918,
le tsar et sa famille sont internés dans la
villa Ipatiev, à Iekaterinbourg. Les bol-
cheviks craignent que le roi d’Angleterre,
cousin du tsar, ne lance une opération
militaire pour le libérer. Mais durant l’été,
les armées blanches se rapprochent de la
ville. Les geôliers reçoivent un télégramme
leur demandant d’exécuter les prisonniers.
C’est Lénine en personne qui a sans doute
décidé de leur sort. L’ex-empereur, son
épouse et ses enfants sont emmenés dans
l’entresol de la villa. Il est le premier àmou-
rir sous les balles, suivi de la tsarine. Les
princesses font un rempart de leur corps au
tsarévitch. Les balles ne parviennent pas à
traverser leurs corsets où des diamants ont
été dissimulés. C’est donc à l’arme blanche
que les gardes rouges vont les achever.
Les corps sont ensuite jetés dans une
fondrière et brûlés à la chaux vive et au
vitriol. Plusieurs légendes ont couru sur la
survie d’une partie des enfants impériaux,
alimentant des controverses jusqu’à nos
jours. Dans les années quatre-vingt-dix,
Boris Eltsine a fait exhumer les restes de
la famille impériale, qui sont désormais
inhumés dans la cathédrale Pierre-et-Paul
de Saint-Pétersbourg.
LA GUERRE CIVILE 1917-1923
D
ès le lendemain de la révolution d’octobre, des com-
bats éclatent entre les bolcheviks et leurs opposants.
Très complexe et meurtrière, la guerre civile russe
vient de commencer, mettant aux prises une multitude d’ac-
teurs et de pays. La France et l’Angleterre, qui ne digèrent pas
l’armistice demandé par Lénine à l’Allemagne, envoient ainsi
des troupes combattre les « rouges ». Après le traité de Brest-
Litovsk, l’Allemagne peut en effet rapatrier ses troupes du
front de l’est vers l’ouest et manque de justesse de gagner la
guerre contre les Alliés. En Russie, Lénine déclare le « com-
munisme de guerre » et instaure la « terreur rouge » contre
les ennemis de classe, qui répond à la « terreur blanche » des
contre-révolutionnaires. Trotski fonde l’Armée rouge et exige
une discipline de fer des hommes. Il en fait une force de 5 mil-
lions de combattants aguerris en 1920. Dès 1918, il prend la
ville stratégique de Kazan, puis défait une à une les armées
blanches. En 1920, il bouscule les Polonais jusqu’aux portes de
Varsovie. En novembre 1920, les dernières troupes « blanches »,
retranchées en Crimée, sont évacuées vers Istanbul. En 1921
et 1922, l’Armée rouge envahit plusieurs pays qui s’étaient
émancipés de l’Empire russe : l’Arménie, la Géorgie et les répu-
bliques d’Asie centrale, qui sont tous incorporés à la nouvelle
URSS. Les bolcheviks remportent la guerre civile au prix de cen-
taines de milliers de morts et d’une militarisation du parti qui va
avoir de lourdes conséquences sur le futur de l’URSS.
Ci-contre : Nicolas II et la famille impériale sont
capturés, puis exécutés par les bolcheviks.
1.
Olga Nikolaïevna,
2.
Tatiana Nikolaïevna,
3.
Maria Nikolaïevna,
4.
Alix de Hesse-Darmstadt,
5.
Nicolas II,
6.
Anastasia Nikolaïevna,
7.
Alexis Nikolaïevitch.