n petit attroupement s’est formé autour du
Land Rover bariolé du Raid Brest-Qingdao
qui patiente à la frontière entre la Géorgie
et l’Azerbaïdjan. Un officier s’intéresse aux
dessins évoquant les fêtes maritimes de Brest 2012,
tandis qu’un routier me questionne sur l’interminable
tracé qui part de Brest, sur l’aile avant gauche du
véhicule, jusqu’à Qingdao, en Chine, sur l’aile arrière. Il
suffit de deux ou trois mots d’explication pour susciter
l’enthousiasme, les encouragements, provoquer
l’admiration et voir poindre sur certains visages l’envie
d’en faire autant…un jour.
Depuis notre départ, sur une aire d’autoroute allemande
ou au cœur de l’Albanie, à l’heure du déjeuner dans un
village d’Anatolie ou sur le port de Bakou, une évidence
s’impose : sous cette forme, le raid est un mode de
voyage qui offre des possibilité de rencontres et
d’échange inégalables. Dans un raid, pas un arrêt dans
une station-service, un renseignement glané à la portière
ou une visite de site qui ne donne lieu à des échanges
amicaux, des questionnements, des conseils.
A mi-chemin du raid Brest-Qingdao, nous avons franchi
une quinzaine de frontières qui marquent, bien sur, des
ruptures géographiques, culturelles ou religieuses. Mais
la beauté d’un raid, parce qu’il donne la priorité au
déplacement, est de révéler à quel point, pays après
pays, les frontières ne rompent finalement pas le
sentiment de continuité qu’on éprouve sur un aussi long
parcours. De part et d’autres des frontières, tout comme
les chaines de montagne, les fleuves ou les aires
climatiques, des zones de peuplement multilingues,
riches de traditions et de mode de vie partagés, s’étirent
sur des centaines de kilomètres et s’étiolent pour laisser
place à d’autres groupes humains qui eux-mêmes se
voient enrichir d’autres civilisations, dont les apports
apparaissent peu à peu derrière le pare-brise, à travers
un mode de construction, un alphabet, un vêtement, un
édifice religieux… Bien sûr il y a ces zones où l’homme
a voulu supprimer toute nuance, en déplaçant, chassant
ou décimant des peuples, nous en avons traversé avec
émotions plusieurs, de la Marne au Caucase, en passant
par les Balkans. Pour se rafraîchir la mémoire ou mieux
comprendre certains drames, un raid vaut d’ailleurs
parfois bien des lectures. Quelques échanges des deux
côtés d’une frontière sur un même conflit peuvent faire
tomber bien des certitudes et nous rappelle qu’il vaut
toujours mieux prévenir que guérir.
La route en partage
Mais le plus souvent, grâce au fil que la route tend entre
le hommes et les femmes de tous pays, un raid est une
succession de transitions, de touches de couleurs qui
s’ajoutent les unes aux autres au fil des kilomètres. La
plupart du temps, il suffit d’ouvrir l’œil, d’observer et de
laisser venir le changement, heure par heure, jour après
jour…Ce qui permet aussi de laisser la part belle part à
cette rareté que nous recherchons tous, le voyage
intérieur, ce temps laissé au temps, pour pouvoir digérer
les informations accumulées, laisser venir les émotions.
La force d’un raid au long cours est d’associer à la
recherche de dépaysement et d’aventure, la complicité,
la solidarité, la familiarité qui nait souvent entre les
hommes, lorsqu’ils partagent une même route.
Lorsqu’on change de pays plusieurs fois par semaine, les
différences deviennent nuances, les barrières,
linguistiques, religieuses, culturelles ne résistent pas
longtemps au besoin profond de d’échanger, de se
saluer, de donner ou recevoir un coup de main…Bien
sûr il y a ces sites naturels grandioses, des Bouches de
Kotor aux Météores, de la Cappadoce au désert de
Gobi, ces hauts lieux de civilisation que sont les grandes
villes historiques, d’Istanbul, de Samarcande…Il y a aussi
la possibilité dès que l’envie s’en fait sentir de sortir des
sentiers battus pour découvrir des sites naturels
grandioses grâce aux véhicules 4x4. Nous ne sommes
ainsi pas prêts d’oublier les magnifiques chemins des
Alpes slovènes, les chemins poussiéreux de Cappadoce
et cette colline d’Anatolie vers le sommet de laquelle
nous a guidé une paysanne à la fin du jour…Et que dire
de nos grands raids hivernaux, vers le Grand Nord, la
source de la Volga et les paysages enneigés de l’infinie
Russie…
Mais au-delà même de l’émerveillement garanti par de
tels itinéraires, en participant à un raid, on touche avant
tout du doigt un des grands rêves du voyageur :
approcher de l’Homme au plus près, percer le mystère
des liens qui nous unissent de Brest à Vladivostok,
Samarcande ou Qingdao. D’autant que, grâce à la
grande expérience de Salaun Holidays sur les pays
traversés, tout au long du parcours, des guides, des
accompagnateurs et spécialistes des pays, interviennent
pour aiguiller les participants au raid, enrichir leurs
découvertes personnelles, les conseiller sur les meilleurs
itinéraires…
Je profite de ce premier éditorial en tant que nouveau
rédacteur en chef de Salaun Magazine, après avoir
longtemps dirigé la revue bretonne ArMen, pour vous
souhaiter de magnifiques voyages, en commençant par
ceux d’entre vous qui participeront à nos premiers raids
accompagnés, version grand public des grands raids
promotionnels que vous allez découvrir dans ce numéro
de Salaun magazine. Les premiers raids nous ont permis
de faire nos preuves, d’affiner les destinations et la
formule afin de vous proposer un voyage inoubliable.
Une brochure est disponible dans nos agences. N’hésitez
pas à nous contacter pour plus d’informations et nous
rejoindre pour participer à cette nouvelle aventure. La
piste est ouverte, il ne reste plus qu’à la suivre…Bonne
route.
Du grand raid Brest-Qinqdao, à Tachkent, Ouzbékistan,
le 1
er
juin 2012.
est une publication
du Groupe Salaün
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Rédacteur en Chef :
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Rédaction :
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Crédits photos :
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et Fotolia.
Fabrication :
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Studio Graphique Salaün Holidays.
Conception graphique
et mise en page :
Stéphane Castel
Studio Graphique Salaün Holidays.
Publicité :
Service Marketing Salaün Holidays.
Impression :
SEGO (Taverny)
Ce numéro a été tiré
à 50 000 exemplaires.
Édition juin 2012
Tous droits de reproduction, même
partielle, par quelque procédé que
ce soit, réservés pour tous les pays.
Le magazine de la découverte
et du voyage de Salaün Holidays
N°4 Juin 2012
Magazine
“U
Editorial
Salaün Magazine
l
Page 3
Les grands raids,
l’homme au cœur
de l’aventure.
Yann Rivallain
Rédacteur en chef
