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LA FÉÉRIE

DE SAINT-PÉTERSBOURG

Le territoire russe recouvre, sur neuf fuseaux horaires, la moitié nord du continent

eurasiatique : le plus vaste espace ouvert de la planète. Selon la remarque d’Alexandre

de Humboldt, “plus que la superficie de la face visible de la Lune”.

Il couvre plus de 17 millions de kilomètres carrés : près de deux fois la superficie des

deuxième, troisième et quatrième Etats du monde que sont le Canada, la Chine et les

Etats-Unis.

La neige, les fêtes, les excès, l’amour absolu… Le Kremlin, Saint-Pétersbourg, Spoutnik,

la Volga, le transsibérien… Quel mot choisir pour parler de la Russie, pour évoquer

les immensités blanches bordées de bois où j’entendais les grelots des troïkas, les

ruisseaux, les rivières, les clochers à bulbes; ou encore pour me remémorer la musique

de Tchaïkovski?

Pour moi la Russie est aussi un lieu magique, un livre ouvert habité “d’ombres vivantes”

surgies du cœur même de l’Histoire. Les défunts ne forgent-ils pas, tout autant que

les vivants, la conscience d’une nation? Ce pays a été construit par des générations

successives d’hommes et de femmes, il est composé de vieilles pierres, d’églises,

de palais, de ses joyaux architecturaux, de ses carnavals fastueux et ses kermesses

populaires, de ses promenades contemplatives et solitaires ou de ses rendez-vous

secrets. Les parfums des chemins d’antan et l’odeur des vieux papiers accompagnent le

regard de nos ancêtres venant de l’Histoire, notamment celle des révolutions russes de

février et octobre 1917.

Au lendemain du centenaire de ces grands événements, j’espère que votre voyage

sera l’occasion d’un vagabondage aussi passionné qu’amoureux, et une invitation à

questionner l’Histoire au regard des éléments nouveaux.

Cependant mon voyage préféré reste Saint-Pétersbourg… La mer est pailletée d’or et

cette ville insolite nous offre le brasier de son coucher de soleil avec ses vert amande,

ses rose tendre, ses bleu ciel, ses jaunes, couleurs qu’on reconnaît à l’architecte

italien, Rastrelli. Il inventa un style nouveau réunissant des composantes apparemment

incompatibles dans une heureuse symbiose, en alliant le rococo autrichien, le goût

décoratif à la française et la tradition russe inspirée des églises de Kiev et de Novgorod.

Si Saint-Pétersbourg nous fait rêver, le Kremlin de Moscou fascine par son lourd passé.

Sa chronique est remplie de complots, d’abandons soudains et de redressements

cruels. La muraille du Kremlin reste le symbole de cette “énigme drapée de mystère”,

dont parlait Winston Churchill. Derrière ces murs, le pire comme le meilleur s’est cultivé

à travers les siècles : Dieu, les rêves de grandeur des russes, la fuite en avant, l’avenir.

Leurs victoires, les enseignements nés de leurs défaites, tout ramène au Kremlin où se

dressent des cathédrales votives ou expiatoires.

La Russie est donc surtout un voyage d’évasion : les grands tsars, les artistes et les

égéries passionnées nous y accompagnent, pour nous permettre de percer les mystères

de ce pays non seulement par son architecture, ou encore par son histoire unique, mais

surtout par l’âme russe avec ses contrastes, ses élans et ses tragédies sans nom.

Un voyage qui fait rêver.

Vladimir Fedorovski

SIBÉRIE

M’ÉTAIT CONTÉE…

La contrée blanche et hostile traversée par Michel Strogoff dans l’œuvre magistrale

de Jules Verne a bien changé en une centaine d’années.

Certes les panoramas sauvages et les températures extrêmes sont toujours là,

mais les enjeux économiques ont favorisé l’extraction de matières premières et

l’industrialisation.

L’activité est dictée par les hydrocarbures, le diamant, l’or, le zinc. Même le bois

semble être la cible de toutes les avidités, si bien que les mélèzes de Sibérie, qui

résistent à tout sauf à la main de l’Homme, ne poussent plus assez vite.

Les fleuves Ienisseï, Ob et Léna ont été domptés par le chemin de fer transsibérien,

qui a vu se développer sur ses bas-côtés des villes modernes, à l’image de

Novossibirsk.

La ruée vers l’est, lancée à l’époque soviétique, a d’ailleurs permis de connecter les

grandes villes russes à leurs lointaines sœurs orientales : on découvre facilement,

en quelques jours de train ou en quelques heures de vol, la Russie profonde. Avec

une moyenne de 3 habitants par km

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sur un territoire qui en mesure 13 millions, le

peuple sibérien est aussi rare qu’il est fascinant. Plus de 40 ethnies s’y côtoient :

Slaves venus de l’ouest, éleveurs de rennes de la toundra, chamans bouriates du

lac Baïkal, colonisateurs du détroit de Béring…

Et si c’était cela, la vraie richesse de la Sibérie ?

Ces grands cours d’eau du territoire

sibérien, sur lesquels aucun pont n’est

jeté encore, sont de sérieux obstacles

à la facilité des communications

Jules Verne,

Michel Strogoff

Saint-Pétersbourg - le musée de l’Ermitage

Vladimir Fedorovski

est actuellement l’écrivain d’origine russe

le plus publié en France. Durant les grands

bouleversements à l’Est, il fut diplomate, porte-

parole de la Perestroïka et témoin privilégié de cette

époque charnière. Ses livres rédigés en français

sont traduits dans 28 pays et sont devenus des

bestsellers internationaux.

Découvrez son

Dictionnaire

amoureux de Saint-

Pétersbourg

(éditions Plon : 800 pages de

la civilisation russe-mystères,

amour et évasion).

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Poutine

de A à Z

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Au cœur du Kremlin, des tsars

rouges à Poutine

(éditions Stock).

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