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n voyage n’est jamais banal. En Russie moins
qu’ailleurs. Le plus grand pays du monde, qui nous
semble, à tort, monolithique, figé dans la glace et les
clichés, offre à celui qui le visite les yeux grands ouverts
une surprenante et envoutante diversité géographique,
architecturale, culturelle, religieuse…
C’est cette Russie multiple qu’il faut apprendre à aimer.
En bloc !
LA RUSSIE,
UNE
HISTOIRE PLURIELLE
La Russie ignore la demi-mesure. A son image, son Histoire s’écrit dans la grandeur et
les larmes ; dans le sang et les fastes de la cour des tsars ; dans la violence des guerres
et des révolutions et l’insondable mélancolie de l’âme russe ; dans la misère brutale qui
vint à bout de la légendaire soumission des moujiks comme dans la puissance raffinée
des musiciens ou des écrivains russes. Un souffle épique inépuisable et unique traverse
et anime encore aujourd’hui cette Histoire.
Rares sont les nations qui peuvent se targuer d’avoir aussi bien préservé ce passé dans
leur patrimoine et dans le cœur de leurs habitants.
Les hautes murailles du Kremlin se rappellent du sacre d’Ivan le Terrible, des débats du
Soviet suprême et de l’investiture de Poutine, par trois fois.
Les eaux de Saint-Pétersbourg ont noyé Raspoutine, vibré sous le coup de canon du
croiseur Aurore lançant la révolution d’Octobre et soutenu dans leur état de glace les
frêles ravitaillements des assiégés de Leningrad.
Les plaines verdoyantes de la Sibérie gardent en leur terre les prémices des grandes
migrations de l’Âge de bronze, le pas conquérant de Gengis Khan et le travail forcé des
grands penseurs exilés.
Impossible d’ignorer cette Histoire lors d’un voyage en Russie : elle est omniprésente,
elle nous entoure, elle se lit tant dans la pierre que sur les visages des hommes et des
femmes qui vivent la Russie.
Voyager en Russie, c’est ouvrir un grand livre d’Histoire. Et s’y plonger tout entier, avec
passion.
LA FEMME RUSSE,
SUBLIME ET HÉROÏQUE
Les Slaves seraient-elles les archétypes de la beauté, de la séduction, du
dévouement? Les idées reçues vont bon train, mais ne sont pourtant pas
dénuées de vérité.
Par tradition, la femme russe acquiert dès son enfance un sens des priorités
et une définition de la famille qui orientent et définissent ses choix de vie.
En Russie, le congé de maternité peut atteindre trois ans, preuve s’il en est de la
prépondérance de la mère au sein du foyer, aux yeux de la société.
Ces dernières années, pourtant, certains ménages russes ont adopté un style de
vie plus européen. Les deux conjoints exercent un emploi, et après un congé de
maternité réduit le rythme du travail reprend le dessus : métro, boulot, dodo…
Métro, d’ailleurs, qui à Moscou comme à Saint-Pétersbourg semble être l’endroit
idéal pour un aperçu assez révélateur de la femme russe dans toute sa diversité.
De la babouchka à la working girl, de l’étudiante à la femme fatale, les talons
claquent et les fourrures sont reines.
Outre une élégance naturelle et un port presque altier, il faut accorder aux Russes
leur sens de la mesure. Nul besoin de verser dans l’exubérance. Et pourtant les
sentiments sont forts : lorsque l’on aime, on aime pleinement. Ce que l’on peut
percevoir comme un dévouement sans faille est peut-être de facto caractéristique
de “l’âme russe”, aux nuances aussi entières que contrastées.
POUR MIEUX COMPRENDRE
LA RUSSIE
Moscou - la cathédrale Saint-Basile-le-Bienheureux et la muraille du Kremlin
Saint-Pétersbourg - le croiseur Aurore